People and baby

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People and baby
Le sens de l'enfanceVoir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Accueil de jeunes enfantsVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Effectif
10 600 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs
Christophe Durieux (d), Odile Broglin (d), Thomas FabiusVoir et modifier les données sur Wikidata
Président
Christophe Durieux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
86,7 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net
−4,4 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
SIREN
TVA européenne
FR17479182750Voir et modifier les données sur Wikidata

People and baby (stylisé people&baby) est une entreprise française gestionnaire de crèches en délégation de service public ou pour des entreprises. Créée en 2004, elle compte en 2022 environ 700 établissements en France et 150 dans le monde entier.

En 2023, aux côtés de trois autres entreprises du secteur[1], le groupe apparut par ailleurs associé à une polémique portant sur la maltraitance infantile dans les crèches privées françaises[2].

Histoire

Création

En 2004, la réglementation française évolue, accordant d'importantes aides publiques aux entreprises du marché des crèches privées, afin de faire augmenter la capacité du parc des crèches dans le pays[3]. Ainsi, de nombreuses entreprises de l'accueil de la petite enfance sont créées cette année-là, dont People and baby[4].

En ces temps-ci, Odile Broglin, infirmière puéricultrice, gère la crèche de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Son compagnon, Christophe Durieux, entrepreneur notamment dans le secteur de la communication d'entreprise, lui propose l'idée de lancer une entreprise dans la création de crèches[5]. Le couple s'entoure de plusieurs associés[5], dont Thomas Fabius, qu'Odile Broglin rencontre lors d'un dîner[6].

People and baby propose d'abord des solutions de crèches clés en mains à destination des grandes entreprises (Total est la première à signer pour sa crèche de la Défense[5]) et des zones industrielles[6]. Puis, rapidement, l'entreprise commence à répondre à des marchés publics, ouverts par des communes. La ville de Paris est l'une des premières à collaborer avec People and baby[5].

Thomas Fabius quitte la société au bout de 6 mois en raison de différends avec ses partenaires qui lui rachètent ses parts[7],[8]. Dans le procès-verbal de l'assemblée générale de l'entreprise du 16 janvier 2006, ils lui reprochent notamment ses « menaces et propos pesants envers les autres participants au projet », ses « rendez-vous inopinés avec la concurrence » et l'« inacceptable dévoiement de son rôle », se présentant, « notamment auprès des médias, comme le dirigeant de l'entreprise, voire son président, usurpant un titre qu'il ne possède pas »[9].

Extension

En 2011 est lancé le réseau Crèches pour tous regroupant les crèches appartenant à People and baby et des établissements partenaires[4].

En 2015, Odile Broglin et Christophe Durieux redeviennent les deux seuls actionnaires[10] à la suite du départ du groupe CM-CIC Investissement (aujourd'hui Crédit Mutuel Equity) et Bpifrance au capital de la société[5].

Cette même année, People and baby rejoint la Fédération du service aux particuliers (FESP) et devient membre du Syndicat des entreprises de service à la personne (SESP)[11].

En 2017, People and baby est élue « Meilleure enseigne » dans la catégorie « Crèches » par l’enquête annuelle menée par le magazine Capital et l’institut d’études Statista auprès d’un panel de 20 000 personnes[12] mais elle ne figure plus dans le palmarès les années suivantes[13],[14].

Accusations de maltraitance

2022: Affaire de Lyon

À l'été 2022, les médias relaient les témoignages de parents et de salariés du groupe déplorant la gestion de People and baby[15]. Ces prises de paroles font suite à la mort d'un enfant de 11 mois, tué le 22 juin 2022 par une employée d'une microcrèche People and baby de Lyon, qui lui a fait ingérer un produit ménager, excédée par les pleurs du nourrisson[15]. À la suite de la révélation de l'affaire, des témoignages sont relayés dans les médias : un ancien cadre responsable opérationnel chez People and baby estime que « le groupe est aussi responsable car il ne s'apprête pas à la sécurité physique et mentale de ces collaborateurs »[15], tandis que d'autres collaborateurs dénoncent un manque de personnel, une trop forte pression exercée sur les employés, et font état d'actes de maltraitance envers des enfants qu'ils expliquent par les manquements du groupe[15],[16],[17],[18]. Le groupe People and baby dénonce un « amalgame médiatique indigne » et conteste le « rapprochement [opéré par certains médias] entre ce meurtre et les conditions de travail des professionnels en crèche »[19]. Il réagit et réfute ces témoignages qualifiés d'« invérifiables »[20].

Suites médiatiques de l'affaire de Lyon

Il est révélé dans la presse d'autres cas de maltraitance dans les crèches People and baby : une enfant de quatre mois retrouvée en décembre 2021 avec des traces de coups dans une crèche lyonnaise[21]. Un enfant présente en mai 2021 « des bleus à la base du cou, des lésions d'empoignement sur le bras, des hématomes intercostaux et des griffures comme s'il s'était échappé et qu'on l'avait rattrapé » et un autre qui « se tétanise et fait des crises de pleurs » dans une crèche à Villeneuve-d'Ascq[22]. À Bordeaux, une crèche est fermée par la préfecture le 19 juillet 2022 à cause de cris et paroles inappropriés proférés lors de sorties par trois employés de l'établissement, et d'un rapport d'un médecin de la Protection maternelle et infantile, dénonçant notamment un mal-être des enfants[23]. Une décision que le réseau de crèches privées avait tout de suite contestée. Finalement, au lieu du 19 octobre initialement prévu, la structure a été autorisée à rouvrir avec 1 mois d'avance[24], « Le groupe people&baby regrette qu’il ait fallu 2 mois et la mise en difficulté de 20 familles alors que tout était conforme : équipe, diplômes, locaux, normes de sécurité, formations ».

Une nouvelle plainte pour maltraitance est déposée en décembre 2022 contre une crèche à Metz à la suite d'une blessure sous l'œil d'un enfant de 7 mois. De son côté, le groupe conteste les faits et maintient que le bébé s'est réveillé de la sieste avec l'œil rouge. « Sur la même période, 3 autres enfants de la crèche ont développé des conjonctivites »[25],[26].

2023: Enquêtes journalistiques

Le livre enquête Babyzness décrit la manière dont dérive le business des crèches privées, dont l'entreprise People&baby. L'enquête décrit la méthode de croissance tous azimuts du groupe People and baby aux détriment de ses concurrents (Saperlipopette) tout en maitrisant les voix dissonantes[27]. L'affaire de Saperlipopette est en cours juridiquement afin de connaitre le préjudice financier même si People and baby a déjà été condamnée en première instance et en appel[28].

Libération expliquait que les services juridiques de l'entreprise travaillent sans relâche à la maîtrise des commentaires perçus comme négatifs sur internet, et la e-réputation de People and baby, en utilisant notamment des lettres de menaces à l'égard des personnes qui s'épancheraient trop sur les problèmes de maltraitance[27].

Données économiques

Implantation internationale de People and baby

En 2022, le groupe est largement présent en France, avec plus de 700 établissements ouverts. Il est également implanté dans douze pays étrangers avec environ 150 crèches réparties entre Chine, Cambodge, Philippines, Singapour, États-Unis, Canada, Qatar, Émirats arabes unis, Luxembourg, Italie, Russie, et Belgique[29]. Au total, le groupe emploie environ 10 600 personnes, dont 6 200 en France[29] et garde environ 33 000 enfants par jour[30].

En 2019, le chiffre d'affaires de People and baby s'élevait à de 84,2 millions d'euros[31].

Bibliographie

  • Bérangère Lepetit et Elsa Marnette, Babyzness : Crèches privées : l'enquête exclusive, Robert Laffont, , 311 p. (ISBN 2221268709).
  • Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse, Le prix du berceau: ce que la privatisation des crèches fait aux enfants, Éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-153498-6)

Références

  1. « Maltraitance dans les crèches privées : Babilou, People & Baby... les 4 groupes mis en cause convoqués par le gouvernement », sur midilibre.fr (consulté le )
  2. « Maltraitance dans les crèches privées : "Un adulte pour cinq enfants"... la ministre Aurore Bergé veut un meilleur encadrement et plus de contrôles », sur ladepeche.fr (consulté le )
  3. Jean-Francis Pécresse, « Petite enfance : le gouvernement ouvre les crèches au secteur privé », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Dominique Malécot, « People & Baby met les crèches en réseau », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  5. a b c d et e « Interview de Odile Broglin, Cofondatrice de people&baby », sur Dynamique-Mag.com, (consulté le )
  6. a et b Nathalie Brafman, « Thomas Fabius, de la plonge aux crèches d'entreprise », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Raphaëlle Bacqué, « Thomas Fabius, l’« enfant terrible » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « People & Baby attise l’appétit des fonds », sur Capital Finance, (consulté le )
  9. Anne Vidalie, « Thomas Fabius, itinéraire d'un enfant pas si gâté », sur L'Express, (consulté le )
  10. « People & Baby repasse entre les mains de ses fondateurs », Capital Finance,‎ (lire en ligne)
  11. « Communiqué de presse » [PDF], sur fesp.fr, (consulté le )
  12. Zeliha Chaffin, « Les champions du service à la personne », Capital,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  13. Zeliha Chaffin, « Babychou, Merci +, Complétude… découvrez les champions du service à la personne », Capital,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Bruno Declairieux, « Babychou, MesDépanneurs, Keepschool... voici les champions du service à la personne », Capital,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a b c et d Romain Poisot, « Affaire "People & Baby": y a-t-il un problème avec les crèches en France ? », sur RMC (consulté le )
  16. SudOuest, « « Je n’ai pas envie qu’il y ait d’autres drames » : l’ex directrice d’une crèche dénonce des conditions intenables », sudouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  17. « Dijon : des salariés d'une crèche se mettent en grève pour dénoncer les conditions d'accueil des enfants », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  18. « Moisissures, "usine à fric", maltraitance: les témoignages sombres d'employés de crèches People&Baby », sur RMC (consulté le )
  19. Lucie Hennequin, « Les crèches People & Baby visées par des accusations de maltraitance », sur Le HuffPost, (consulté le )
  20. Camille Belsoeur, « Décès d'une fillette : la crèche People & Baby dénonce des "témoignages invérifiables" », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  21. « "C'est atroce de vivre une chose pareille" : des parents dénoncent des soupçons de maltraitance dans des crèches People & Baby », sur Franceinfo, (consulté le )
  22. Baptiste Mezerette, « Deux employés d'une crèche People and Baby accusés de violence sur des bébés à Villeneuve-d'Ascq », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
  23. V. D., « Une crèche People and Baby fermée à Bordeaux », sur lesprosdelapetiteenfance, (consulté le )
  24. « People and Baby : réouverture anticipée de la crèche de Bordeaux », sur lesprosdelapetiteenfance, (consulté le )
  25. « «Je n'arrive plus à dormir la nuit» : une mère assure que son fils a été violenté dans une crèche People & Baby », sur LEFIGARO, (consulté le )
  26. « Œil "injecté de sang", griffure... Les parents d'un bébé portent plainte contre une crèche People and Baby de Metz », La dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. a et b Elsa Maudet, « Crèches privées : le groupe People & Baby épinglé dans un livre enquête » Accès libre, Libération, (consulté le )
  28. [lire en ligne]
  29. a et b « Découvrez le réseau de crèches et jardins d'enfants people&baby à l'international », sur people&baby (consulté le )
  30. (en) « The story of people&baby », sur people&baby (consulté le )
  31. « Société PEOPLE AND BABY : Chiffre d'affaires, statuts, Kbis », sur www.pappers.fr (consulté le )

Liens externes